Ne perdons pas le nord  !

En dépit d’une mise en vigueur imminente (mai 2018), l’initiative européenne de protection des données à caractère personnel reste peu connue du grand public.

L’enquête menée par le dispositif Mes Datas et Moi a porté un intérêt tout particulier à l’usage que font les Français des réseaux sociaux. Après tout, c’est sur ces plateformes que nous produisons une majorité de nos contenus : photos et vidéos de vacances, pensées diverses, diatribes et débats enflammés.

Préoccupés, les Français le sont. Les trois quarts des sondés nous ont confié être inquiets quant à la sécurité de leurs données personnelles, une inquiétude qui croît avec l’âge : si 66% des 0-18 ans sont plutôt pessimistes à cet égard, ce chiffre atteint 83% des 61-75 ans.

Facebook, réputé pour regorger de données intimes, est une source d’appréhension plus forte encore : ils sont 87% à redouter que l’entreprise ait accès à leurs données personnelles. Les sociétés privées américaines ne sont pas les seuls réceptacles de cette défiance : l’ Etat français l’est tout autant. Seuls 2% d’entre nous lui confieraient leurs données de santé. Sans doute ces sondés oublient-ils leur immatriculation à la Sécurité Sociale. Le pessimisme généralisé aurait pu entraîner une révolution dans les usages. La prise de conscience est toutefois plus théorique que pratique. Un internaute sur deux déclare n’avoir jamais lu les Conditions Générales d’Utilisation des services qu’il emploie. Et pour cause ! Il y a en moyenne 6508 mots dans les CGU de Facebook, Twitter, YouTube, Instagram, Pinterest et Reddit.

Par ailleurs, 10% des 0-18 ans assument ne rien mettre en œuvre pour protéger leurs données personnelles. Ces derniers sont 80% à conserver une application qui ferait une collecte abusive de leurs données. Parmi les 19-30 ans, même constat : 1 sondé sur 5 utilise déjà un tracker d’activité, et 68% accepteraient de partager leurs données de santé à leur médecin traitant ou leur entourage proche. Nous sommes inquiets, mais pas prêts à renoncer à ces services.

Dans le cadre de notre étude, nous avons demandé aux internautes d’estimer le nombre de statuts Facebook qu’ils avaient rédigés au cours du mois précédent. Quatre réponses leur étaient proposées : le nombre exact, 2 fois moins, 2 fois plus et 3 fois plus. Résultat : un internaute sur deux sous-estime de moitié le nombre de ses publications. Et si nous oublions certains des statuts que nous avons écrits, il en est de même pour leur contenu : notre enquête révèle qu’un tweet sur cinq n’est pas reconnu par son auteur, et qu’une fois sur quatre, nous retweetons sans avoir pris la peine de consulter le lien inclus dans le message initial.

Toutefois, les réseaux sociaux ne sont pas les seuls témoins de cette anesthésie collective. Si nous sommes 58% à utiliser la géolocalisation pour nous déplacer à pied, 44% d’entre nous ignorent qu’elle reste active quand nous ne l’utilisons pas ; autrement dit : qu’une application à qui nous aurions cédé les droits GPS de notre téléphone pourrait collecter et surveiller tous nos trajets. Un constat intéressant dans la mesure où une vaste majorité d’entre nous (84%) prétend ne divulguer que très peu d’informations personnelles.

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