Neuf téléphones sur dix mis sur le marché jusqu’en avril 2016 dépassaient allègrement les valeurs limites d’émission d’ondes électromagnétiques : c’est l’incroyable bilan d’études réalisées en catimini par l’Agence nationale des fréquences (ANFR). Encore plus surprenant : cette agence publique n’a pas soufflé mot de ce scandale au grand public. De même, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), à qui les données ont été transmises, n’en a laissé transpirer qu’une toute petite fraction dans l’un de ses rapports. L’affaire était donc à deux doigts de passer totalement inaperçue… Il a fallu l’action d’un lanceur d’alerte pour qu’elle fasse (un peu) parler d’elle dans les médias.

Ce lanceur d’alerte, c’est Marc Arazi, ex-coordinateur national de l’association Priartem (Pour rassembler, informer et agir sur les risques liés aux technologies électromagnétiques). Ce médecin de formation continue d’étudier toutes les questions liées aux effets sanitaires des ondes et champs électromagnétiques. En juillet 2016, il épluche donc un avis que vient de publier l’Anses, intitulé « Exposition aux radiofréquences et santé des enfants ». En première lecture, le rapport est assez rassurant : on peut y lire que, en ce qui concerne le comportement de l’enfant, son sommeil, ses fonctions auditives ou les effets cancérogènes des ondes GSM, « les données actuelles ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’un effet des radiofréquences chez l’enfant ». Pas de quoi s’affoler, donc…

Tests pipés de la téléphonie mobile